
Colloque international sur l’action anticipatoire au Burkina Faso: LAGE/UJKZ fédère les acteurs autour des aléas climatiques
Pour leur premier colloque international dédié à l’action anticipatoire , l’Université Joseph KI-ZERBO (UJKZ), l’Université Norbert ZONGO (UNZ), et l’Université Yembila Abdoulaye TOGUYENI (UYAT) sous l’égide du Laboratoire Géosciences et Environnement (LAGE) de l’UJKZ ont convié du 23 au 25 septembre 2025, des universitaires , des scientifiques, des humanitaires , des détenteurs des savoirs endogènes et divers autres acteurs engagés dans la gestion des risques et des catastrophes naturelles à cette rencontre scientifique qui vise à prévenir ou atténuer les impacts humanitaires liés aux changements climatiques. Organisé en collaboration avec le Secrétariat Exécutif du Conseil National de la Sécurité Alimentaire (SE-CNSA), ce colloque se tient sous le thème : «Renforcement de la gestion anticipative des aléas climatiques au Burkina Faso : vers une collaboration multi-acteurs fondée sur les modèles et les savoirs locaux ». L’ouverture officielle des travaux a eu lieu ce 23 septembre dans la salle des Actes du bâtiment PSUT, sur le campus de Zogona.
Monsieur Konomba TRAORE (Parrain); Pr Jean-François Silas KOBIANE ,Président de l’UJKZ (Patron)
Une trentaine de résumés de sessions ont été reçus et une douzaine de communications seront livrées en présentiel et en ligne durant ces trois jours de réflexion et d’échanges. Dans son discours officiel d’ouverture des travaux, le Président de l’Université Joseph KI-ZERBO, Pr Jean-François Silas KOBIANE, par ailleurs patron de la cérémonie, s’est réjoui de l’ouverture des universitaires aux acteurs des connaissances endogènes , détenteurs des savoirs ancestraux, allusion faite aux choix du parrain Konomba TRAORE, Trésor Humain Vivant et le co-parrain Alassane SAMOURA du musée de l’eau. Le Président de l’UJKZ est convaincu que leur contribution à cette manifestation scientifique va «contribuer à la production et à la diffusion de connaissances scientifiques probantes au service du développement».
De l’avis du directeur du Laboratoire Géosciences et Environnement (LAGE), Pr Séta NABA, les chercheurs entendent ainsi jouer la carte de l’anticipation. D’où cette espace d’échanges , de partage d’expériences pour proposer des réponses proactives aux crises climatiques. Il a également précisé que trois sessions thématiques sont au programme de ce colloque scientifique international en lien avec les aléas majeurs connus au Burkina Faso dont les sécheresses et vagues de chaleur, les inondations , les conflits et déplacements des populations.
Dr Diakalia SON; Secrétaire exécutif CNSA
Chiffres à l’appui , le Secrétaire Exécutif du Conseil National de la Sécurité Alimentaire , Dr Diakalia SON , par ailleurs Président du Groupe Technique de Travail sur l’Action Anticipatoire (GTTAA) a indiqué que «plus de 229000 personnes ont été affectées par des inondations causant des pertes en vies humaines entre 2013 et 2024 au Burkina Faso (données CONASUR) , près de 9431 ha de cultures impactées dont 7018 ha totalement détruits par les inondations en 2024 (statistiques de la Direction Générale des Productions Végétales)». Son département (ministère en charge de l’agriculture) avec une enveloppe de plus d’un milliard cinq cent soixante-dix neuf mille F.CFA dans le cadre du Plan National d’Action Anticipatoire pour les Inondations au Burkina Faso (PNAAI-2025-2027), espère de fortes recommandations de ce colloque pour contribuer à juguler efficacement les crises consécutives aux aléas climatiques.
«Face à cette réalité, l’action anticipatoire s’impose comme réponse stratégique», selon monsieur Maurice AZONNANKPO, coordonnateur résident par intérim du système des nations unies au Burkina Faso. Pour lui, il est capital de ‘’repenser nos paradigmes par une approche innovante, pragmatique et humaine’’.
Le parrain a, pour sa part ,salué l’implication des acteurs de nos savoirs endogènes dans cette nouvelle dynamique de recherche de solutions durables aux préoccupations des populations. «Il n’est donc pas erroné de conseiller aux scientifiques une collaboration franche avec les structures et autorités coutumières animistes. Le savoir est également mystique comme sait le prouver le Noir africain», foi du trésor humain vivant Konomba TRAORE .
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, les participants ont suivi avec grand intérêt la leçon inaugurale sur le thème de ce colloque , animé par l’ancien ministre Pr Alkassoum MAIGA. Au regard des défis éducatifs, alimentaires et nutritionnels , sanitaires, sécuritaires et humanitaires croissants du fait des changements climatiques, le conférencier appelle à la mobilisation des chercheurs, les invitant à être au centre de l’action publique. Pour cet éminent sociologue, ‘‘la science est pluri-inter-disciplinaire, et que la première souveraineté doit être scientifique’’.
Com.UJKZ